Billetterie

Le Train sifflera trois fois

High Noon

de Fred Zinnemann , États-Unis , 1952

Fred Zinnemann, from here to eternity

Hadleyville, petite ville de l’Ouest américain. Le shérif Will Kane (Gary Cooper) se marie. Pour épouser Amy (Grace Kelly), jeune femme quaker qui réprouve toute forme de violence, il abandonne son métier. Le jour des noces, on apprend la grâce de Frank Miller (Ian MacDonald), un malfrat qui terrorisait la ville et que Kane avait mis sous les verrous. Miller arrive par le train de midi, bien décidé à se venger…

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« C'était un film politique. Au début quand j'ai écrit le scénario, je voulais faire une parabole sur l'ONU. Mais, tout à coup, la menace de la Commission des activités anti-américaines s'est précisée. Ils se dirigeaient vers Hollywood. […] Ils avaient des appuis sérieux, comme John Wayne, et comptaient faire rebondir l'affaire en impliquant quelques stars connues, ce qui est plus excitant que des hommes politiques. Et la peur a commencé à grandir, une peur insidieuse qui envahit peu à peu toute la ville. J'ai décidé alors de changer d'optique et d'écrire une parabole sur Hollywood et le maccarthysme. Pendant la fabrication du film, je reçus un petit papier rose me convoquant devant la Commission et je me suis trouvé rapidement dans la situation de Gary Cooper. Mes amis m'évitaient. Quand je voulais voir quelqu'un, il n'était pas là... Je n'ai plus eu qu'à transposer certains dialogues dans un cadre de western pour obtenir High Noon» (Carl Foreman, in Amis américains, Bertrand Tavernier, Actes Sud / Institut Lumière, 2019)

Homme de gauche, le scénariste Carl Foreman envisageait un temps de réaliser Le train sifflera trois fois. Mais, cherchant à tourner un western depuis quelque temps, ce sera Fred Zinnemann qui prendra en charge la mise en scène.

Ici le genre classique sert un propos qui l’est moins. Dans ce film sec, récompensé par quatre Oscars, un shérif isolé (exceptionnel Gary Cooper, en retenue absolue) fait face à une collectivité lâche et couarde : abandonné de tous, il doit choisir entre fuir et éviter le recours à la force ou affronter seul le retour des malfrats, puisqu’aucun villageois ne veut l’aider. Le mouvement de grue final, inhabituel pour l’époque, exprime la profonde solitude de Kane. Unités de temps, de lieu et d’action : les plans réguliers sur les horloges rappellent l’arrivée imminente du danger, accentuant sans cesse une tension devenue palpable. Et en choisissant de photographier le film sans contraste, Zinnemann lui offre un style proche des « actualités », très concret.

« Le vrai sujet du film c’est ce que peut penser pendant une heure et demie un homme qu’on abandonne et qui pense qu’il va mourir, et c’est une grande habileté d’avoir choisi comme vêtement extérieur à cette réflexion ambulante le western qui est un genre tellement familier au spectateur qu’il suffit de quelques traits pour l’évoquer, pour donner un cadre sans dispersions pittoresques, pour donner un cohérent “anti chambre racinien” à cette pure tragédie. » (Jacques Doniol-Valcroze, Cahiers du cinéma n°16, octobre 1952)

 

Le Train sifflera trois fois  (High Noon)
États-Unis, 1952, 1h25, noir et blanc, format 1.37

Réalisation Fred Zinnemann
Scénario Carl Foreman
Photo Floyd Crosby
Musique Dimitri Tiomkin
Montage Elmo Williams
Décors Rudolph Sternad, Murray Waite
Production Stanley Kramer Productions

Interprètes
 Gary Cooper (le shérif Will Kane), Grace Kelly (Amy Fowler Kane), Thomas Mitchell (Jonas Henderson), Lloyd Bridges (Harvey Pell), Katy Jurado (Helen Ramirez), Otto Kruger (le juge Percy Mettrick), Lon Chaney Jr. (Martin Howe), Harry Morgan (William Fuller), Ian MacDonald (Frank Miller), Eve McVeagh (Mildred Fuller), Harry Shannon (Cooper), Lee Van Cleef (Jack Colby), Robert J. Wilke (Pierce), Sheb Wooley (Ben Miller)

Sortie aux États-Unis 30 juillet 1952
Sortie en France 26 septembre 1952

Restauration 4K Paramount Pictures USA issue du négatif original.
Remerciements au distributeur Park Circus qui a fabriqué un nouveau DCP VOSTF en exclusivité pour le festival Lumière et à Paramount Pictures USA

 

Séances
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En présence de Benicio del Toro
Icone Billet 17ACHAT ma 15 20h30 - Cinéma St-Denis
En présence de Joël Chapron (historien du cinéma, spécialiste des cinématographies d'Europe de l'Est, ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT je 17 15h30  - Institut Lumière (Hangar)
En présence d'Antoine Sire (auteur, ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT ve 18 11h15 - UGC Confluence
En présence de Régis Wargnier (ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT di 20 17hComœdia

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